La question de l¹hygiène fait défaut dans la majorité des épiceries, notamment dans les quartiers populaires de Casablanca. L¹appât du gain rapide transforme certains commerçants sans conscience en criminels.
En dépit de la prolifération des grandes surfaces et supérettes de vente dans le secteur alimentaire, les épiceries continuent de pousser comme des champignons. Chaque coin à ses propres clients. Cependant, la constatation qui est de mise à propos de ces dernières est que la question d¹hygiène reste le grand absent. L¹appât du gain rapide transforme certains commerçants sans conscience en criminels.
Il suffit d¹être matinal pour se rendre compte que la mort guette le consommateur, un peu partout, notamment dans les quartiers populaires. Les fournisseurs, dès les premières heures du matin, déposent le pain sur les seuils des épiceries, et des fois sur le trottoir que guettent tout particulièrement les chiens errants et les chats de gouttière. Dès que l¹épicier arrive, il complète le reste, en rangeant cette denrée alimentaire, incontournable, avec ses mains sales, ses ongles longs marqués de noirceurs, sur le comptoir de son magasin.
Dans les quartiers limitrophes des zones industrielles, Aïn Sbaâ, Hay Moulay Rachid, Sidi Bernoussi, Roches noires, certains épiciers mettent à profit la forte affluence des ouvriers et préparent le petit-déjeuner le matin et les casse-croûte le soir dans l¹épicerie.
Ils servent le thé, le café, accompagné des petits-pains, «harcha», «msemen», livrés dans des conditions qui laissent à désirer. Les clients, faible pouvoir d¹achat oblige, n¹exigent rien et ne constatent rien. De plus, la formule du crédit, pratiquée par ces épiciers, place ces clients dans une position de faiblesse. Si un client fait des réclamations, l¹épicier arrête la formule de l¹ardoise.
Le manque d¹hygiène touche également les autres produits qui demandent une température bien déterminée. Ainsi, le réfrigérateur de l¹épicerie devient pratiquement comme une armoire où sévissent la malpropreté et le désordre.
Les aliments sont rangés n¹importe où et n¹importe comment. La levure à côté des boîtes de lait, par exemple. Il faut dire que ces consommateurs sont trompés à tout bout de champ, en bien des lieux, sur la qualité du produit, sa nature, son origine et sa fraîcheur. Un seul but, un seul objectif : duper l¹acheteur, induire le consommateur en erreur, pour toujours en tirer le maximum de profit.
En ignorant les suites possibles et en se moquant des conséquences désastreuses que pareil comportement pourrait entraîner. L¹hygiène dans le secteur alimentaire est d¹une importance capitale. Dans ces épiceries, des micro-organismes et des bactéries peuvent proliférer et atteindre un seuil dangereux. Un milieu favorable au développement des parasites et bactéries. Ces conditions de croissance micro-biologique optimale sont aggravées par une humidité relativement importante et une température élevée.
Il appartient donc au consommateur d¹être non seulement exigeant, vigilant et clairvoyant mais actif et militant en vue de combattre, aux côtés des autorités et des associations de défense des consommateurs, ce fléau. C¹est à ce prix qu¹il se protégera.
Belkassem Amenzou