La Conférence générale de l¹Unesco, réunie du 3 au 21 octobre, a approuvé jeudi soir la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, par 148 voix pour, 2 contre et 4 abstentions, apprend-on auprès de l¹Organisation.
Cet instrument juridique international, qui entrera en vigueur trois mois après sa ratification par 30 Etats au moins, est le fruit d¹un long processus de maturation et de deux années d¹intenses négociations, jalonné de nombreuses réunions d¹experts indépendants et gouvernementaux, ajoute la même source.
Le texte renforce l¹idée qui figurait déjà dans la Déclaration universelle de l¹Unesco sur la diversité culturelle adoptée à l¹unanimité en 2001, à savoir que la diversité culturelle doit être considérée comme «un patrimoine commun de l¹humanité» et sa défense comme un «impératif éthique inséparable du respect de la dignité de la personne humaine».
La Convention vise également à réaffirmer les liens qui unissent culture, développement et dialogue et à créer une plate-forme innovante de coopération culturelle internationale.
A cette fin, son article premier réaffirme le droit souverain des Etats d¹élaborer des politiques culturelles en vue de protéger et de promouvoir la diversité des expressions culturelles, d¹une part et de créer les conditions permettant aux cultures de s¹épanouir et interagir librement de manière à s¹enrichir mutuellement, d¹autre part.
Plusieurs autres principes contenus dans cette Convention garantissent, en outre, que toute mesure destinée à protéger et à promouvoir la diversité des expressions culturelles ne doit entraver le respect des droits de l¹Homme et des libertés fondamentales telles que la liberté d¹expression, d¹information et de communication, ainsi que la possibilité pour les individus de les choisir.
De plus, le principe d¹ouverture et d¹équilibre assure que lorsque les Etats adoptent des mesures pour favoriser la diversité des expressions culturelles, ils devraient veiller à promouvoir, de façon appropriée, l¹ouverture aux autres cultures du monde.
En vertu de cet instrument juridique, les signataires s¹engagent, par ailleurs, à reconnaître le rôle fondamental de la société civile et à encourager les individus et les groupes sociaux à créer, produire, diffuser et distribuer leurs propres expressions culturelles et à y avoir accès en tenant compte des conditions et besoins particuliers des femmes.
La promotion de la coopération internationale, concernant plus particulièrement les pays en développement, est au centre des préoccupations de cette Convention qui prévoit la création d¹un fonds international pour la diversité culturelle dont les ressources sont constituées notamment par les contributions volontaires des parties et les fonds alloués par la Conférence générale de l¹Unesco.
Avec l¹adoption de cette Convention, qui coïncide avec son 60e anniversaire, l¹Unesco «complétera utilement son action normative visant à défendre la diversité culturelle dans toutes ses manifestations et plus particulièrement les deux piliers de la culture : patrimoine et création contemporaine», relève l¹Organisation.