C¹est un renouveau précoce que la campagne marocaine vit aujourd¹hui. L¹état végétatif des champs, la verdure qui domine, l¹alternance des couleurs et l¹abondance des eaux peuvent faire des envieux. A longueur de vue, ce n¹est que végétation luxuriante et nature gaie, rappelant le bon vieux temps dont on parlé les parents. Tout le monde y trouve son compte.
Les données fournies par les pouvoirs publics confirment cette réalité. Les fellahs ont accompli dûment leur travail, avec les moyens dont disposent, et la nature a fait le reste.
Concernant les cultures, quelque 5,2 millions d¹hectares ont été semés en céréales d¹automne, soit une hausse de 4% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.. Un record! Bientôt les travaux d¹épandage d¹engrais de couverture et de désherbage seront terminés.
Les légumineuses (fèves, petits pois et lentilles), elles, ont pris un peu plus de 300 mille hectares, dont 5% sont en irrigué. La culture des fèves a, à elle seule, pris plus de la moitié de cette superficie. Et le pois chiche, légumineuse de printemps par excellence, a pris 8 mille hectares.
Quant aux cultures fourragères, elles s¹étalent sur 400 mille hectares, dont 37% sont irrigués.
Côte eau, la situation pluviométrique a été on ne peut plus excédentaire, comparée avec celle de l¹année dernière. Barrages et nappes sont gavés. Dans les seules bassins côtiers méditerranéens ouest, du Tangérois, du Loukkos, du Sebbou, du Bouregreg et de l¹Oum Rabîi, entre 150 et 250 mm ont été enregistrés, selon le Secrétariat d¹État chargé de l¹eau. Ailleurs, au niveau des bassins du Tensift et du Souss-Massa, les pluies ont varié entre 50 et 150 mm. Le bassin de la Moulouya et les bassins sud atlantiques n¹ont pas été du reste.
Ce qui est encore plus important, c¹est que les précipitations ont été accompagnées de chutes de neige dans le Rif, l¹Atlas et l¹Oriental, ce qui est de nature à recharger les principales nappes du pays.
Actuellement, le volume d¹eau stockée dans les barrages est de 8,1 milliards de mètres cubes. Et plusieurs barrages, toujours selon le Secrétariat d¹État chargé de l¹eau, sont en cours de déversement, comme les Nakhla, Bab Louta, Sidi Mohamed Ben Abdellah, Hassan II et El Mellah. Autre barrage en déversement, El Kansara, n¹a pas connu cette situation depuis 1996.
Pour ce qui est des eaux souterraines, leur niveau est en amélioration du fait de la fonte de neige.
Les services météorologiques, aussi bien nationaux qu¹étrangers, prévoient d¹autres pluies pour le mois de mars. Si tel est le cas, l¹année agricole 2005-2006 sera exceptionnelle à tous égards.
Signalons aussi que la météo internationale annonce pour dimanche des pluies qui, bien que faibles par régions ou sous forme d¹averses, concerneront presque toute la moitié nord du Royaume. Même Smara et Laâyoune verront des averses matinales, prévoit-elle.
A. Jamali