Le Secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a accusé des groupes de la majorité gouvernementale au Liban d’intelligence avec l¹ennemi israélien, alors qu¹en Israël, les prolongements de l¹échec de l¹armée israélienne au Liban a fait une nouvelle victime:
Le général Oudi Adam est le plus haut gradé qui quitte ses fonctions à la suite des très vives critiques.
Sorti grand vainqueur de l¹agression israélienne contre le Liban, Sayyed Hassan Nasrallah a accusé mardi soir des forces politiques libanaises d' »avoir en quelque sorte participé aux côtés d’Israël à la guerre » contre la résistance. Son intervention sur la télévision Al-Jazeera est une nouvelle attaque du Hezbollah, dans lequel nombre de Libanais se reconnaissent, contre le gouvernement de Fouad Siniora, et la majorité gouvernementale pro-occidentale.
Le Hezbollah demande la démission du gouvernement, considéré par les pays occidentaux comme le garant de l¹application la résolution 1701 et du désarmement de la résistance anti-israélienne. L’un des artisans de cette solution, le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a appelé au désarmement du Hezbollah pour assurer que le conflit ne reprenne pas. Dans un rapport publié mardi sur la mise en oeuvre de la 1701, M. Annan rappelle que « toute force autre que celle du gouvernement libanais doit être désarmée ».
De même, assure ce rapport, « du côté israélien, les survols doivent cesser complètement ». Mercredi, des appareils israéliens ont survolé le sud du Liban, selon des services de sécurité. Le rappel à l’ordre de Kofi Annan intervient alors que le Hezbollah tire à boulets rouges sur le cabinet avec lequel il est censé s’entendre pour procéder à son propre désarmement.
Deux ministres du gouvernement sont également affiliés au Hezbollah qui compte 14 députés au Parlement.
« Ce gouvernement ne jouit d’aucune popularité qui lui permette de faire face aux défis », a assuré M. Nasrallah, appelant à un gouvernement d’union nationale. Il a menacé « de dévoiler des choses qui se sont passées durant la guerre avec le gouvernement et des forces politiques importantes dans le pays ».
Samir Geagea, chef du parti chrétien des Forces libanaises, a indiqué à la presse que les « Forces du 14 mars », un groupement pro-occidental dont il fait partie, ont « toujours soutenu qu’il ne fallait pas donner des prétextes à Israël pour mener une guerre contre le Liban ». Il a affirmé qu’avoir des opinions divergentes « ne signifiait pas poignarder quelqu’un dans le dos ».
Il faut rappeler que la principale force politique chrétienne, le Courant national Libre du Général Michel Aoûn ainsi qu¹une dizaine de partis politiques dont le Parti communiste soutiennent l¹appel du Hezbollah pour la formation d¹un gouvernement d¹union nationale au Liban.
Sayyed Hassan Nasrallah a par ailleurs annoncé l’arrivée « la semaine prochaine » au Liban du médiateur de l’Onu dans l’affaire des prisonniers entre le Hezbollah et Israël. M. Annan a annoncé qu’il s’agit d’un Européen mais refusé de révéler son identité.
En Israël, la guerre au Liban a fait une nouvelle victime: Le général Oudi Adam est le plus haut gradé qui quitte ses fonctions à la suite des très vives critiques suscitées par la manière dont l’armée et le gouvernement ont mené l’offensive. Depuis la fin des hostilités à la mi-août, les unités internationales qui doivent venir renforcer la Finul arrivent au Liban, et de nouveaux renforts sont attendus mercredi de France. Un bateau marchand a accosté dans le port de Beyrouth, chargé de 250 véhicules. Et un avion est annoncé dans l’après-midi avec quelques 200 soldats à bord. Mardi, quelque 400 soldats français sont arrivés à Beyrouth ainsi que 14 chars Leclerc qui devront être peints en blanc, aux couleurs de l’Onu, avant d’entamer leur mission dans le sud du Liban, ont indiqué des sources militaires françaises.