La chanteuse marocaine Karima Skalli et l¹artiste tunisien Lotfi Bouchnak évolueront en duo à Paris. Le concert prévu les 21 et 22 octobre à 20h30 à l¹IMA est très attendu par les fans de l¹une et de l¹autre.
Les deux chanteurs maghrébins ajouteront leur grain de sel au mois sacré de Ramadan en France. Les mélomanes arabes lacérés par la nostalgie du pays d¹origine et des chants du terroir ne pouvaient espérer mieux. Pour leur seul plaisir, Karima interprétera une «wasla» complète composée par Lotfi Bouchnak, avec sortie d¹un CD.
Il n¹est plus permis, pour présenter la chanteuse, d¹avancer qu¹elle est une nouvelle voix. Karima a bel et bien fait ses preuves. Elle s¹est frayée une place de choix dans le monde de la chanson et compte, même aujourd¹hui, parmi les plus belles voix arabes et les plus suaves. Ce n¹est, d¹ailleurs, pas pour rien qu¹on la compare à la chanteuse égyptienne d¹origine libanaise Ismahane. Mieux encore, au Maroc et au-delà, elle est très sollicitée pour interpréter des registres classiques arabes. Privilège dont ne bénéficient que les ténors.
Rappelons que Karima s¹est imbibée de musique dès sa tendre enfance. Et comme tous les jeunes en herbe, entre tous les chanteurs de renommée, l¹enfant a vite fait son choix. C¹est la diva arabe Oum Kelthoum qui la subjugua. Petite, c¹est elle qu¹elle imita dans l¹admiration totale de ses auditeurs. On l¹encouragea à persévérer, d¹abord en la conviant à animer les cérémonies familiales, ensuite en élargissant davantage son cercle. Mais ce n¹est que plus tard qu¹elle put révéler son talent à un large public.
A l¹Opéra du Caire, le public a applaudi ses prestations à se rompre les mains. Elle excella en interprétant le répertoire de l¹illustre Ismahan et fut vite adoptée par un public ébahi.
A l¹Institut du Monde arabe les 21 et 22 octobre, Karima sera accompagnée par le non moins célèbre compositeur et chanteur tunisien Lotfi Bouchnak. A ce propos, il a écrit spécialement pour elle un album sur les poèmes de son ami Adam Fathi.
Au menu de cette soirée, une wasla comme l¹aiment les connaisseurs. Il s¹agit là, d¹«une série de pièces savantes, une forme musicale autrefois très répandue qui connaît actuellement un regain d¹intérêt». D¹après l¹IMA, Karima «fait ¦uvre d¹innovation. Pour interpréter cette wasla, elle s¹entoure comme le veut la tradition d¹un ensemble de chambre, le takht. Mais aux instruments qui le composent habituellement, tels que le qânun (cithare), le luth, le riqq (tambourin), elle ajoute une contrebasse, un violon, un bouzouk et, comble d¹originalité, un saxophone».
La rencontre Karima Skalli et Lotfi Bouchnak est pour le moins époustouflante. En atteste l¹écho qu¹elle a eu peu avant le jour J. La jeune artiste a, en effet, chanté en avant première avant le rendez-vous de l¹IMA et a fait un tabac.
S.I
Lotfi Bouchnak, le plus grand ténor
de la chanson arabe actuelle!
Lotfi Bouchnak a débuté sa carrière en autodidacte dans les années 70 en Tunisie. Il a fait partie de la «Jeunesse musicale tunisienne», une troupe d¹amateurs dans laquelle il a pu pratiquer le chant dont il améliorera la technique plus tard avec le grand maître Ali Sriti.
En 1979, il avait 27 ans quand Ahmed Sidki lui composa la chanson qui devait le consacrer comme artiste. Il enchaînera par la suite avec des noms connus comme l¹égyptien Sayed Mekkaoui, l¹irakien Fathallah Ahmed et l¹autre grand talent de la musique tunisienne Anouar Brahem.
Compositeur lui-même, Lotfi Bouchnak est un artiste complet capable de performer dans tous les genres musicaux. Il s¹est distingué et a forcé l¹admiration par la qualité et la maîtrise de son interprétation et par son art de l¹improvisation.
Lotfi Bouchnak fait l¹unanimité dans les contrées arabes mélomanes les plus difficiles comme l¹Égypte, dont il est devenu la coqueluche. Il se produit régulièrement et à guichets fermés, à l¹Opéra du Caire depuis 1992.