A l’initiative de la Jeunesse socialiste, s’est tenu dimanche soir à Smara un rassemblement populaire auquel ont pris part des centaines de citoyens venus débattre de la situation en toute franchise et sincérité.
A la présidence de la réunion, le secrétaire général de la J. S., Saïd Fekkak, accompagné de la députée Gajmoula Bent Abbi, des membres du Bureau politique du PPS Mohamed Nabil Benabdellah, Ahmed Salem Latafi, Abdelouahed Souheil et des responsables locaux de la J. S. et du PPS Hassana Maa El Aïnaine et Baïda Mohamed, a introduit dans une allocution succincte le débat insistant sur le fait que ce forum est avant tout l’occasion pour donner la parole aux habitants de la ville et pour procéder à l’échange de points de vue concernant les problèmes qui se posent dans l’optique d’élaborer des propositions de solutions. Et de fait, ce fut une soirée mémorable pour les jeunes, les chioukhs et les élus de Smara qui, de 20H à 4H du matin, se sont prononcés sur les questions qui préoccupent les 50.000 habitants de la ville historique et pour lesquelles il s’agit d’imaginer les solutions en concertation entre les autorités et les représentants des populations. Au moins une soixantaine d’interventions a permis de faire le constat de la mauvaise gestion de la part des autorités locales de la problématique du développement qui, seul, peut ouvrir des perspectives réelles du déblocage de la situation pour une ville qui, jusqu’ici, ne dispose pas encore d’attrait pour pouvoir attirer les opportunités de création de richesses et d’ouverture sur le monde. Car Smara continue à subir les conséquences de son enclavement et ne dispose pas encore d’un schéma directeur pour un rayonnement qui lui permette de mettre en place les infrastructures en mesure de constituer des pôles de développement économique et social tels que l’élevage, le tourisme, l’artisanat, la culture.
La réalité n’est pas toujours rose
La plupart des intervenants se sont accordé à reconnaître que la seule approche sécuritaire privilégiée jusqu’ici par les autorités n’a fait que creuser un faussé entre l’opinion publique locale et les autorités dont certains agents ont longtemps uvré pour servir les intérêts de certains lobbies au lieu de promouvoir la participation de toutes les potentialités de la ville. Et c’est vrai que les responsables de l’administration territoriale localement se complaisent dans une attitude d’autosatisfaction qui s’appuie sur la complicité de notabilités aptes à peindre la vie en rose, comme l’ont laissé entendre certaines interventions «téléguidées» pour qui tout va très bien dans le meilleur des mondes, mais qui ont dû battre en retraite face à la fermeté des dirigeants de la J.S et du PPS qui ont appelé à proscrire la langue de bois.
C’est cette franchise qui a permis à la jeunesse de Smara d’ouvrir un dialogue franc portant sur le traitement du dossier de l’intégrité territoriale du Maroc avec la nécessité d’y associer les citoyens originaires du Sahara, notamment sur le plan de la diplomatie populaire, sur l’action de l’Instance Equité et Réconciliation au sujet des violations des droits de l’Homme commises depuis 1975 avec la disparition forcée d’un certain nombre de citoyens non encore élucidée et apparemment sous-estimée. En plus des revendications sociales qui ont trait au chômage, à la modicité des indemnités versées aux rescapés des camps de Tindouf…
Toutes questions qui ont bénéficié de l’écoute des dirigeants de la J.S et du PPS, désormais tenus de s’atteler à uvrer, de concert avec les potentialités locales, les élus et les autorités nationales à ouvrir de réelles perspectives de promotion de la cité historique et culturelle du Sahara marocain.
A.B.