Le Concours National de Musique du Maroc en est d¹ores et déjà à sa troisième édition. Il aura lieu du 27 au 2 juillet à l¹EIMD à Rabat et mettra à l¹épreuve 350 candidats pianistes. L¹heure y sera à la découverte des jeunes aux doigts de fées et au ravissement avec le jeune R¹chid Regragui qui va diriger l¹Orchestre philharmonique du Maroc.
«L¹objectif en est de déceler les talents et initier les jeunes à la musique classique» C¹est ainsi que Farid Bensaïd, président de l¹Ecole Internationale de Musique et de danse de Casablanca et de Rabat et président fondateur du Concours National de Musique du Maroc a étayé ses propos.
Pour savoir où en est cette fameuse initiation musicale à laquelle on aspire tant, il n¹y a qu¹à demander à un enfant ce qu¹est le chant choral. Demandez lui de citer, au hasard, un nom illustre d¹un de ceux qui ont marqué de leur empreinte indélébile la musique classique?
A moins que le chérubin ne soit issu d¹un milieu nanti et qu¹il n¹ait déjà reçu une éducation privilégiant la musicale classique, il vous regardera d¹un air cruche. Normal. A l¹école publique, faut-il préciser, on a cure de toute initiation artistique susceptible de libérer nos regards des terreurs obsédantes. Défaillance du système scolaire, sur ce point là comme sur tant d¹autres, oblige. A la maison, un autre son de cloche, plus saumâtre et plus déplaisant. Adoucir les moeurs de l¹enfant grâce à la musique, penser à l¹éveil du sens de l¹esthétique chez l¹enfant, ne fait pas partie des chats à fouetter.
Le tableau est un peu morne, tout le monde en conviendrait. Mais la situation n¹est pas irrémédiable. Il faut juste un acte de foi aussi bien de la part des spécialistes que des mélomanes et autres mordus du genre pour la promotion et l¹ancrage de la musique.
Penser à la formation de jeunes qui auront plus tard la mission de transmettre l¹amour de la musique, n¹est pas un acte téméraire quand la foi y est. Ceux qui ont franchi le pas en instaurant la tradition d¹un concours qui révèle les virtuoses en regorgeaient. Via ce concours, ils ont déjà extirpé de l¹anonymat les jeunes qui ont brillé de mille feux lors de la précédente édition qui a porté sur le violon. Cette année, il y en aura certainement d¹autres qu¹il va falloir accompagner par la suite et prendre en charge pour prendre la relève.
Après le violon, place au piano. La présente édition ambitionne de dénicher les virtuoses de cet instrument musical. Elle aura le mérite de mettre en lice 350 candidats venus de diverses régions du Royaume.
Les éliminatoires auront lieu dans l¹auditorium de l¹EIMD de Rabat. Ce sera l¹aubaine d¹écouter dans les quatre catégories présentées, les niveaux allant de l¹initiation à la virtuosité.
Le bal sera ouvert par deux concerts d¹ouverture avec l¹Orchestre Philharmonique du Maroc. Deux concerts où le pianiste de renommée internationale Abdel Rahman El Bacha et le non moins célèbre R¹chid Regragui porteront le plaisir à son point culminant. Ils auront lieu le 25 juin à 20h30 au théâtre National Mohammed V à Rabat et le 26 juin à 20h30 à l¹Office des Changes à Casablanca.
Pour ce qui est du jury, il sera présidé par Abdel Rahman El Bacha (Liban-France) et composé de Mylène Alberto, professeur de piano à Marseille (France), de la marocaine Mervat El Khattabi, professeur de piano (Prix d¹honneur au conservatoire National de Musique et de danse de Rabat) et de Jorges Martins, pianiste-concertiste, fondateur et directeur artistique du concours international de Viseu (Portugal).
L¹ancrage de la musique classique dans la culture de notre pays n¹en est certes qu¹au démarrage. Toutefois, la volonté manifestée par tous ceux qui veillent au bon déroulement de telles initiatives ne manquera pas de réaliser les résultats escomptés. reste à espérer que dans l¹avenir nous aurons l¹opportunité de voir nos jeunes marocains rivaliser avec les virtuoses du monde entier.
S. Alaoui