M. Joan Laporta, président du prestigieux club espagnol, leader du championnat espagnol achèvera sa visite, demain mercredi, à Casablanca.
M. Laporta rencontrera des dirigeants du football casablancais et relancera la coopération hispano-marocaine, en matière de football des jeunes.
M.Laporta viendra en terrain conquis, dans une ville qui a eu de grandes relations, dans son histoire, avec le grand club espagnol et particulièrement en Coupe Mohammed V.
On rappellera que la capitale économique avait servi de terrain, à un beau derby, entre l¹Athlético de Madrid et le FC Barcelone, à l¹occasion de la Coupe Mohammed V et où le Barça avait gagné, à l¹issue des tirs au but.
C¹était en 1967-68.
La deuxième visite du Barça a eu lieu grâce au Wydad et à Abderrazak Mekouar, à l¹époque président du club qui a le plus animé la Coupe Mohammed V, aux côtés de l¹équipe des FAR.
Et quand on parle de Coupe Mohammed V, on pense spontanément à un grand du football national, feu Ahmed Antifit du RAC, amoureux à la folie du FC Barcelone, jusqu¹à faire porter les couleurs du club espagnol au RAC, avec Mendoza comme capitaine d¹équipe.
Mais pour l¹histoire du football national, on rappellera que Larbi Benbarek a joué pour l¹Atletico de Madrid, tout autant que Abderrazak Allam en volley-ball et Abdellah Antaki à Malaga, qui lui vaut d¹ailleurs son surnom de Abdellah Malaga.
Abderrazak Allam, lui, est président de l¹Association des supporters du Réal Madrid au Maroc, tandis que Hamid Souiri, président du Raja est vice-président des supporters du Barça dans le Royaume.
Ce qu¹on ne sait pas, par contre, c¹est que la Triplette du Wydad, constituée de Driss Joumad, feu Chtouki et feu Abdeslam, avait été sollicitée, dans les années quarante, pour jouer au FC Barcelone.
La Triplette, entrée dans l¹histoire du football mondial, à l¹exception de l¹Amérique Latine, faute de communication à l¹époque, était très sollicitée par les meilleurs clubs européens.
Le FC Barcelone avait offert, à l¹époque 30 millions, une somme gigantesque qui équivaudrait aux milliards de nos jours. Mais c¹est le Prince Moulay Hassan, feu SM Hassan II, qui s¹était opposé au transfert des joueurs de la Triplette et s¹était engagé à débourser la somme de son argent personnel.
Le Roi défunt avait même tenu une réunion avec les dirigeants et les joueurs du WAC, dont Abdeslam pour lequel il avait une grande affection, pour leur rappeler le rôle réel du WAC, était d¹abord au service de la cause nationale et l¹indépendance du pays et non des transferts juteux.
Le Prince Moulay Hassan avait peur que le départ de la Triplette ne mette fin aux exploits du WAC, flambeau du mouvement national, dans les compétitions d¹Afrique du Nord, où les peuples du Maghreb s¹identifiaient à cette équipe «indigène», qui battait les équipes européennes et particulièrement les clubs alliés à la Résidence et aux autorités du Protectorat.
Voilà pour Barcelone, qui aurait certainement réussi d¹autres exploits si la Triplette avait évolué au club de Cruijf, Reejkard et autres Gaillego, Martial et aujourd¹hui Eto¹o et Ronaldinho.
M. Laporta acceptera-t-il le voeu des socios marocains du Barça de faire venir le leader du championnat espagnol au Maroc ?
Il est sûr que beaucoup de gens en rêvent et le souhaitent, car si le WAC a été politiquement engagé, contre les autorités coloniales, le Barça, lui, a combattu le franquisme, du temps de la dictature et a toujours été mal vu par le général Franco.
D¹ailleurs, quand le Barça battait le Réal, à l¹époque des Perri et Gento, on y voyait une victoire de la démocratie contre le club préféré de Franco.
Un point qui fait que le Barça est encore plus populaire parmi les associations de défense des droits de l¹Homme, de la démocratie et du mouvement des Républicains espagnols, qui ont perdu la guerre civile, au profit du général dictateur.
Mais ce qu¹on retiendra, avec cette visite de M. Laporta, c¹est que beaucoup de Wydadis et de Rajaouis optent, enfin, pour une même couleur, ils oublient le rouge et le vert, pour la couleur du FC Barcelone.
Wydadis et Rajaouis, même combat, qui l¹aurait jamais cru
Belaïd BOUIMID