Le secteur avicole du pays reste à l¹abri de la grippe aviaire qui continue d¹étendre son aire de contamination dans certaines régions du monde. Mais l¹état des lieux calamiteux du marché de volailles de Casablanca pourrait être à l¹origine d¹autres maladies. Et le président du Conseil de la ville ne s¹inquiète pas encore de cet état de choses.
Marché de volailles à la préfecture de Hay-Mohammadi-Aïn Sebaâ. La couleur s¹annonce déjà à plusieurs dizaines de mètres des lieux. Les odeurs nauséabondes agressent l¹odorat des passants sur un rayon de plus de 500 mètres dans tous les sens. Dans les alentours de ce marché, situé sur une superficie d¹un hectare, les plumes des poulets et autres déchets sont éparpillés partout et virevoltent au gré des vents, notamment en cette période pluviale. A l¹intérieur de cet espace, l¹état des lieux est on ne peut plus calamiteux. L¹hygiène est tout simplement le plus grand absent. Le matériel utilisé et les machines mises en service sont très sales. Aucune procédure de désinfection des matériaux n¹est appliquée par les professionnels, une cinquantaine de commerçants grossistes et une vingtaine de vendeurs au détail. C¹est la débandade totale. Et pourtant, il s¹agit du marché de volailles de la plus grande ville du royaume, pôle économique du pays de surcroît. Même en ces temps où la grippe aviaire continue d¹étendre son aire de contamination dans certaines régions du monde, le Conseil de la ville de Casablanca ne s¹est pas inquiété de l¹état calamiteux de ce marché et n¹a rien entrepris en vue de parer à une éventuelle infiltration de cette pandémie qui a secoué la Russie et le Kazakhstan, et plus tard, la Roumanie et la Turquie. Il n¹y a aucun contrôle sanitaire des différentes espèces de volailles traitées dans cet espace qui ressemble aujourd¹hui à un dépotoir.
Lors d¹une session extraordinaire tenue par la Conseil de l¹arrondissement de Hay Mohammadi, un point concernant la situation de ce marché a été inscrit à l¹ordre du jour. Mais après la projection d¹un film sur l¹état des lieux, aucune recommandation n¹a été prise et aucune proposition n¹a été faite en vue d¹améliorer les conditions de travail dans ce marché. Au niveau du Conseil de la ville, la question n¹a jamais été évoquée par le président Sajid, qui montre une autre fois que la santé des consommateurs casablancais ne l¹intéresse tout simplement pas.
Signalons que le Maroc importe quelque deux millions et demi de volailles de l¹étranger. Elles sont importées sous le contrôle de la Direction de l¹élevage relavant du ministère de l¹Agriculture et proviennent des pays où aucun foyer de la grippe aviaire n¹a été déclaré jusqu¹à présent. Mais, il faut dire que même si le secteur avicole du pays reste à l¹abri de cette pandémie, ce qui se passe au marché de volailles de Casablanca pourrait être à l¹origine d¹autres maladies.
Belkassem Amenzou