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Mémoires : Il était une fois Safi

Partie 1 : Des lieux
Le Passage
La majeure partie des passants en direction de la Place provenait, visiblement, du sud-ouest. Ils empruntaient un axe qui s’élargissait subitement à intervalles quasi réguliers.
De chaque côté de l’artère, des échoppes, trop semblables, s’alignaient. Il était évident, à cause de quelques marches, que les propriétaires craignaient les crues intempestives et hivernales de l’Oued … Enfin, en ces temps-là, au moins, les saisons étaient bel et bien distinctes.
Quant au réseau labyrinthique des venelles, il devait être aménagé dans une finalité défensive, à moins que ce fût une absence catégorique de tout esthétisme urbain.
Les traits et les reliefs de ce chemin-là demeurent intacts.
Pour l’enfant, les raffinements architecturaux se conceptualisaient difficilement. La grand-rue signifiait plutôt une place accessible et attirante par ses différents et captivants spectacles, et ce, en dépit des remontrances et autres admonestations paternelles.
Quelque part à droite, une prestigieuse bâtisse s’élevait en offrant trois entrées dont la principale était un imposant portail en pierre finement et légèrement décorée.
C’était la Grande Mosquée de Safi, à double « qibla ».
Cette bizarrerie poussait certains à investir le patio marmoréen afin de s’assurer, de visu, de cette bipolarité qui n’avait aucune incidence sur les prières.
Parmi les curieux, plusieurs restaient pour assister aux cours multidisciplinaires de l’après « asr ».
Certes, le cours d’astronomie avait un succès certain, il permettait d’établir les jours et les heures de maints événements d’essence spirituelle. Pour quelques uns, l’audience était fascinée par le fqih-astronome qui trônait dans une chaire d’où débordaient des pans de son corps obèse. Son gros nez et sa méthode d’enseigner les mystères de l’univers sans le moindre pense-bête complétaient le tableau.
Il n’y avait aucun lien de parenté thématique avec l’ambiance de la place, néanmoins, les cours de la grande Mosquée étaient des spectacles.
Fondouk « El Aïdi »
Le Fondouk se trouvait à proximité de la place, il faisait face à la muraille nord-est : c’est une structure architecturale qui n’existe plus de nos jours.
Le patio, simple espace aux angles droits, était ceinturé de petites pièces accessibles par des portes assez basses. A l’intérieur, un vasistas assurait une certaine aération, une lampe à huile en poterie verte offrait la lumière sous un plafond en bois, appelé Tassouit.
Le gérant trônait sur une petite estrade à gauche du portail, il veillait nonchalamment sur un amas de bâts, de brides, de selles, etc. Le « lad-en-chef » s’assurait scrupuleusement que chaque client s’acquittât de son dû, selon une liste tarifaire détaillée connue par coeur.
Néanmoins, certains clients, grâce à un séjour ininterrompu, avaient vu leurs « charges » tomber. L’un d’eux avait réussi, insidieusement, à donner son nom à tout l’établissement ! D’aucuns disaient ensuite Fondouk « Al Aïdi » en lieu et place du sieur « El Bouchtaoui », propriétaire légal devant Dieu et les hommes.
Voir Al Aïdi sans sa bien-aimée, Zahia, était rare. Les deux tourtereaux prenaient toute la place pour volière : les badauds s’étaient habitués à faire semblant de ne plus les voir s’échanger des regards énamourés et des murmures débordants de tendresse passionnée. Les gens leur toléraient un soupçon d' »exhibitionnisme » assorti d’un « Allah yaster » rédempteur.
Zahia était une femme grassouillette : sa claire beauté résistait tant bien que mal à une saleté rampante sur le visage et les cheveux.
Al Aïdi, brun et chétif, avait de beaux yeux, ce qui compensait une bouche édentée.
Leur absence fut longue. Puis, un jour, les corps de Zahia et d’Al Aïdi, terrassés par le typhus, quittèrent le Fondouk.
Le « Bab »
L’enfant ignorait beaucoup de choses inhérentes à la grand-place. Il lui suffisait de butiner les spectacles offerts au public. Chaque fois, il se faufilait sous le portail altier avec sa roche élégante et robuste.
D’aucuns croyaient dur comme roc qu’une bonne partie de la majesté du « bab » était due aux fréquentes et régulières visites solaires. A chaque contact, la pierre devenait or.
Du point de vue architectural, il s’agit, en réalité, de deux portes géminées sans être, pour autant, identiques.
Celle du sud supportait, jadis, d’immenses battants de bois dont les trous – qui avaient accueilli les gonds – attestaient, pour les incrédules, la taille impressionnante.
Celle que les Safiots avaient baptisée la porte nord-est était légèrement moins imposante et possédait une minuscule ouverture liée à un escalier fort exigu.
Evidemment, l’accès par le « bab » était strictement interdit entre les coucher et lever du soleil.
Pour l’enfant, toutes ces considérations ne prenaient de la valeur qu’avec l’âge. Toutefois, son imaginaire se gavait des mille et un amusements qui comblaient l’espace vespéral, surtout durant le mois du Ramadan.
Longtemps, le portail ne fut qu’un passage obligé vers les délectations partagées de la grand-place.

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