Le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Ismaïl Alaoui, a reçu, vendredi au siège national du parti à Rabat, une délégation de l’Association des Marocains victimes d’expulsion arbitraire d’Algérie, composée de Miloud Chaouch, président, et de son adjoint, Jamal Benameur.
Lors de cette rencontre, les représentants de cette association ont exposé leur principal problème, à savoir la non-obtention du récépissé du dépôt du dossier présenté aux autorités de Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs il y a plus de onze mois. Une situation qu’ils jugent illégale eu égard aux lois en vigueur au Maroc.
L’Association représente quelque 45.000 familles expulsées d’Algérie, selon un recensement de 1975, avec une moyenne de huit personnes par famille. Parmi ses revendications, elle réclame des excuses officielles par les autorités algériennes, la restitution de leurs biens confisqués ou leur équivalent en espèces, et l’indemnisation des victimes torturées physiquement ou moralement.
Concernant les activités de l’Association des Marocains victimes d’expulsion arbitraire d’Algérie, le Bureau directeur s’est réuni mercredi dernier à Rabat, afin d’examiner la situation du dossier juridique encore en instance chez les autorités de la wilaya de la Région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs. Dans un communiqué daté du 27 juin courant, il précise que l’affaire traîne «depuis plus de onze mois, en dépit du fait que ce dossier remplit toutes les conditions administratives et juridiques». Cette situation, ajoute le communiqué, «contraire aux textes et aux délais fixés dans la loi sur les libertés publiques, concernant la remise des récépissés définitifs aux associations, a laissé un sentiment au Bureau de l’Association, selon lequel les autorités de la wilaya de Rabat-Salé tergiversent dans la remise du reçu définitif, après avoir refusé de nous donner le récépissé du dépôt».
Le communiqué souligne que c’est là une situation qui «entrave la bonne marche du Bureau directeur dans l’accomplissement de sa mission énoncée dans les statuts de l’Association, concernant la constitution des sections, l’utilisation des salles publiques, etc. «Voilà pourquoi le Bureau de l’Association a décidé de rendre publique cette déclaration», a écrit le bureau, l’objectif étant d’éclairer l’opinion publique nationale et les organisations humanitaires, que l’Association a recouru à la procédure judiciaire en vue d’obtenir aide et soutien moral.
Et de conclure par demander à la presse nationale, écrite et audiovisuelle, de rendre compte de cette situation.
L’Association a également besoin du reçu légal afin de porter plainte devant la Cour Internationale de Justice de La Haye contre l’Etat algérien, responsable de leur expulsion manu militari et de l’expropriation de leurs biens.
Après le calvaire subi par ces nombreuses familles, le prix qu’elles ont payé en quelque sorte, pour le Maroc, la Marche Verte et la récupération du Sahara marocain, l’opinion publique ne comprend pas l’attitude des autorités de Rabat qui tergiversent. C’est là un préjudice «des nôtres», plus grave moralement que celui commis par l’Etat algérien à l’époque de Boumediene.
On évoque, pourtant, et à tout bout de champ, l’Etat de droit.
A.B.