Le 12 mai est connu pour être la journée mondiale du syndrome de fatigue chronique (SFC). Depuis des siècles déjà, le SFC est apparu comme une sorte de maladie complexe et encore très mal connu du fait qu’il n’est pas diagnostiqué assez vite et aussi parce qu’il est confondu avec l’état de fatigue normal.
Le syndrome de fatigue chronique, appelé autrefois fatigue nerveuse ou neurasthénie, est constitué par un état de fatigue répété qui, même après le repos, ne disparaît pas.
Ainsi, toute personne qui ressent la présence d’une fatigue continue ou intermittente qui dure depuis 6 mois au moins, une fatigue qui survient subitement, qui est parfois fluctuante, qui ne s’améliore pas après une période de repos, qui réduit l’activité physique quotidienne de 50% par rapport au passé, est atteinte officiellement du SFC. En effet, tous les médecins sont unanimes : il n’y a pas de maladies organiques ou psychiatriques décelables pouvant occasionner des plaintes semblables.
Toutefois, les spécialistes différencient le syndrome de fatigue chronique de la fatigue chronique. La fatigue chronique est, selon eux, une plainte fréquemment rencontrée. C’est quasiment la raison la plus courante de consultation médicale. Environ 10% de la population adulte souffrirait de fatigue chronique. Ils citent également quelques exemples : une déficience en fer peut entraîner une fatigue prononcée, de même qu’un dysfonctionnement thyroïdien, ou encore en cas de dépression, où la fatigue est un symptôme également fréquent. Et il existe ainsi des dizaines d’autres causes possibles à une fatigue extrême : diabète occulte, cancer, dysfonctionnement des valvules cardiaques, maladie d’Alzheimer, tuberculose, sida, d’autres infections, etc.
Quant aux personnes les plus affectées par le SFC, les médecins disent que «l’affection se manifeste le plus souvent auprès des personnes de 20 à 50 ans, l’âge « actif ». En général, il s’agit de personnes qui mènent une vie chargée et stressante et qui exagèrent régulièrement. Le SFC touche les individus de toutes les classes socio-économiques, un peu plus les femmes que les hommes, et légèrement davantage auprès du personnel enseignant, les professions médicales et paramédicales.»
Souad, 42 ans, mère au foyer habitant à Casablanca, a toujours pensé que la cause de ses maux de tête incessants ainsi que de son état de fatigue permanent et générale était son diabète. Ce n’est que récemment que cette femme ayant fait un check-up à l’étranger a su qu’elle était atteinte du SFC.
Le médecin traitant lui a fourni des explications concernant ladite maladie. En clair, il lui a dit qu’il existe différentes hypothèses concernant les causes du SFC.
«Le SFC a pour origine la fabrication anormalement élevée d’interféron par le système immunitaire en réaction anormale aux levures et aux staphylocoques présents naturellement dans l’intestin, ce qui classe le SFC dans les maladies auto-immunes. Le SFC est une rupture de la tolérance des bactéries naturellement présentes dans l’organisme. Cette rupture fait suite à une infection virale ou microbienne qui a provoqué ce dérèglement immunitaire.» Telle est l’explication donnée par nombre de médecins.
Ces derniers conseillent aux patients de suivre un régime diététique visant à éliminer les levures (mycètes), et les bactéries essentiellement, en plus d’éviter bien évidemment tout ce qui peut engendrer un état de fatigue.
Depuis son retour de France, Souad essaye de son mieux de suivre à la lettre les instructions de son médecin, cependant elle ressent toujours un état de lassitude tel qu’elle n’arrive même pas à accomplir ses tâches ménagères ardues. Lorsque l’on sait qu’il est très difficile pour une mère au foyer de supporter le SFC, l’on imagine mal aussi comment une femme active peut concilier entre son travail à l’extérieur et celui de sa maison, ou pour un homme qui se doit de faire deux boulots en même temps pour joindre les deux bouts ?
En tout cas une chose est néanmoins sûre Il est dur de passer outre ces états de fatigue lorsque l’on est en présence d’une multitude de pressions et de stress au quotidien !
Meyssoune Belmaâza