Le monde est en danger. La menace de la grippe aviaire est de plus en plus persistante selon les spécialistes de l¹OMS. De plus en plus de pays sont conscients de la gravité de la situation et volent à tire d¹aile pour se prémunir contre un risque devenu mondial !
Aux dires des spécialistes de l¹Organisation mondiale de la santé, la planète serait menacée. Ces derniers n¹ont pas l¹attention de faire dans l¹emphase, bien au contraire. Ils tirent encore et toujours la sonnette d¹alarme. De plus en plus de pays ont pris conscience de cet état de fait et comptent bien se prémunir contre le fléau de la grippe aviaire. L¹Espagne, la Turquie et les Etats-Unis sont les derniers en date à avoir fait preuve de bon sens. Ainsi, l¹Espagne prévoit d¹acquérir 2 millions de doses de vaccins contre la grippe aviaire pour faire face à une éventuelle pandémie.
Selon un responsable du ministère espagnol de la Santé, ces vaccins seront destinés au personnel de la santé et aux forces de sécurité en Espagne, pour servir comme un premier frein au cas où une pandémie se déclarerait.
L¹Espagne a interdit l¹importation de produits avicoles de pays touchés par cette maladie, notamment la Thaïlande, la Chine, la Corée du sud et le Vietnam.
Quant à la Turquie, ce sont des centaines de volailles, environ 2.000 dindes qui sont mortes de la grippe aviaire dans un élevage près de Balikesir à l¹ouest du pays et c¹est ce qui a poussé les autorités à interdire désormais tout transport d¹animal en direction ou au départ de ce village. Selon le ministre turc de l¹Agriculture, l¹épidémie a probablement été apportée par des oiseaux migrateurs venus des montagnes de l¹Oural.
Le pays de l¹Oncle Sam prend aussi la menace très au sérieux. En effet, le président George Bush a reçu, récemment, les représentants de six importants groupes pharmaceutiques américains pour les sensibiliser aux risques d¹une pandémie de grippe aviaire et à l¹impérieuse nécessité de développer une capacité industrielle pour la production de vaccins.
Cette entrevue est intervenue en marge d¹une conférence qui a regroupé à Washington les responsables sanitaires de 80 pays et organisations internationales en vue d¹adopter une stratégie de coopération internationale pour la prévention d¹une pandémie de grippe aviaire.
Le virus de la grippe aviaire (H5N1), décelé surtout sur les volailles dans dix pays d¹Asie du Sud-Est, n¹a infecté jusqu¹à présent que 112 personnes, dont 60 en sont mortes, selon l¹Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cependant, cette dernière craint une mutation de ce pathogène très virulent et sa transmission aux êtres humains, prévenant qu¹une pandémie de la grippe aviaire risque ainsi de faire sept millions de morts dans le monde.
En convoquant une conférence à Washington, les Etats-Unis entendent mobiliser la communauté internationale et surtout les pays d¹Asie, foyer de la grippe aviaire, pour prévenir l¹expansion de l¹épidémie par la mise en place d¹un système d¹observation et d¹alerte sanitaire notamment dans les zones rurales.
Le Sénat a débloqué récemment 3,9 milliards de dollars pour augmenter les stocks des vaccins contre le virus de la grippe aviaire. Les stocks disponibles se chiffrant à 5 millions de doses de vaccins ne peuvent couvrir qu¹environ 2 % de la population américaine.
Le secrétaire à la Santé, Michael Leavitt, a assuré que le gouvernement entend porter les réserves de vaccins à 81 millions de doses contre 13 millions prévus d¹ici la fin de 2006.
Quid du Maroc ?
Le Maroc n¹est pas non plus à l¹abri. C¹est pourquoi, et face à cette menace, l¹Institut national d¹hygiène (INH) a déclenché un état d¹alerte. Le Maroc doit se prémunir contre cette pandémie en faisant des stocks d¹antiviraux qui permettront de faire face à la maladie, une fois déclarée. Alors qu¹en attendant la fabrication des vaccins contre le virus H5N1, cela peut prendre entre 4 à 6 mois. Inéluctablement, cette épizootie va se déclarer au Maroc. Les chercheurs du l¹INH estiment même que, fort probablement, la grippe aviaire se déclarerait l¹hiver prochain. Une pandémie de grippe se produit en moyenne tous les 20 à 30 ans. Or la dernière est apparue à Hong-Kong, en 1968-1969. Le compte à rebours est ainsi enclenché. Depuis des mois, le Dr Klaus Stöhr, responsable du programme Grippe de l¹OMS, met en garde. Pour lui, comme pour la majorité des experts, la question n¹est plus de savoir si un tel fléau se produira, mais quand il aura lieu.
L¹OMS a déjà plusieurs fois émis des prévisions très inquiétantes sur l¹éventualité d¹une pandémie avec un virus mutant transmissible directement d¹humain à humain.
La grippe aviaire pourrait alors entraîner une pandémie de grippe capable de commencer «la semaine prochaine ou dans les années à venir», a déclaré le Dr Stöhr.
Le virus de la grippe aviaire est une infection qui peut toucher presque toutes les espèces d¹oiseaux, sauvages ou domestiques.
Elle peut être fortement contagieuse surtout chez les poulets et entraîne une mortalité extrêmement élevée chez ces espèces. Si sa souche est hautement pathogène, le virus peut se transmettre exceptionnellement à l¹homme.
Selon Domenech, les pays touchés par la grippe aviaire vont avoir besoin de centaines de millions de dollars pour faire face à l¹épidémie et éduquer les populations. C¹est une maladie rurale et les gens ont des habitudes très ancrées qui sont difficiles à modifier. La tâche qui attend les responsables des pays n¹est pas une sinécure et les enjeux sont loin d¹être négligeables !
Meyssoune Belmaâza