Un communiqué du ministère de la Santé, transmis à la MAP mercredi soir, a annoncé le décès, «probablement des suites d¹une encéphalopathie spongiforme (maladie de Creutzfeld Jacob)». Le citoyen décédé, âgé de 61 ans, «a effectué de fréquents séjours en Europe», selon le même communiqué. Les analyses médicales se poursuivent «pour confirmer ou infirmer le diagnostic», déterminer s¹il s¹agit d¹une ECB d¹origine humaine ou bovine. Le ministre de la Santé, face à la gravité de l¹annonce, est entré d¹urgence du Sénégal pour prendre en mains la situation.
Le ministre de la Santé a pris un avion spécial de Dakar pour venir à Casablanca afin de gérer personnellement ce dossier. Il devait faire, hier en fin de journée ou en début de soirée, une déclaration sur ce décès. Les analyses génétiques et d¹anatomie pathologiques devront confirmer la nature de la maladie et le diagnostic officiel. Mais, selon des sources médicales, les éléments cliniques, radiologiques et biologiques avaient confirmé la piste d¹une ECB (encéphalopathie spongiforme ou maladie de Creutzfeld Jacob).
La maladie de Creutzfeldt-Jakob ou encéphalopathie spongiforme subaiguë, est une encéphalopathie à prion. Le prion est une glycoprotéine, qui existe normalement dans le cerveau de l¹homme. Cette protéine existe sous une forme normale et une forme pathologique.
La maladie touche l¹adulte de 50 à 75 ans qui a conscience de ses troubles, tout au moins au début.
Elle débute par des troubles psychiques évoluant rapidement vers la démence. La détérioration intellectuelle est rapide, irréversible et globale, avec atteinte de la capacité de raisonnement, du jugement, de la mémoire et des fonctions symboliques.
Contamination
animale ou humaine
Depuis 1995 sont apparus des cas touchant des patients plus jeunes (moins de 40 ans). L¹ataxie est précoce, les dépressions plus fréquentes. L¹évolution est un peu plus lente que dans la maladie classique.
Les lésions histologiques ressemblent à celles de l¹encéphalopathie spongiforme bovine, et un lien entre les deux affections existerait. La consommation de viande de bovins atteints pourrait provoquer la maladie chez l¹homme (voir encadré ici-bas). La contamination par produits humains (greffe de cornée, administration d¹hormone de croissance extractive) est possible. Pour le cas de ce décès à Casablanca, il va falloir attendre les premiers résultats des analyses en cours, avant de les confirmer éventuellement par le recours à des compétences étrangères (en France ou en Grande-Bretagne) qui ont déjà eu des cas de décès provoqués par la «maladie de la vache folle» et donc un savoir-faire plus avancé.
De la vache à l¹homme : les risques
L¹état actuel des connaissances ne conduit à aucune certitude. Mais les recherches conduites jusqu¹à ce jour permettent d¹établir une échelle de risques, selon les morceaux consommés, d¹un risque quasiment nul (la viande, quand elle ne contient pas de nerfs) à un potentiel important (la cervelle).
Le risque est nul pour la viande rouge (sans nerfs), le lait, les reins, le c¦ur (utilisé dans les aliments pour animaux domestiques)
Pour le foie et les poumons (utilisés dans les aliments pour animaux domestiques), le risque potentiel est faible
Le risque le plus important se situe au niveau de la consommation de l¹encéphale, du thymus (ris de veau), de l¹intestin et de la moelle épinière (à ne pas confondre avec moelle des os).