L¹enquête sur la grippe aviaire et les habitudes de consommation et d¹achat de poulet au Maroc, réalisée sur un échantillon de 807 personnes, par le cabinet LMS-CSA sur recommandations des deux séminaires tenus en Egypte et en Tunisie, a pour objectif d¹établir un plan de communication national sur la grippe aviaire et dissiper la psychose qui s¹est installée suite à l¹apparition de cette maladie dans les pays arabes. Le plan est encore en attente tant que le virus H5N1 n¹existe pas au Maroc.
Selon l¹enquête réalisée par le cabinet LMS-CSA en collaboration avec la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), près de 90% des personnes interviewées connaissent la grippe aviaire, dont les 2/3 ont entendu parler de ce virus il y a au moins trois mois. La télévision se place en tête des supports de médias ayant contribué à l¹information de l¹échantillon considéré, soit 87%. Les amis, la famille et les voisins représentent 7% suivi par la radio et les journaux soit 2%.
Ainsi, 20% des personnes interrogées croient que la grippe aviaire a affecté le Maroc, 40% estiment le contraire.
67% ignorent les précautions à prendre
pour prévenir les risques de la maladie
Quant aux précautions à prendre pour la préparation du poulet à fin de prévenir les risques en cas ou la maladie se déclarait au Maroc, 67% ignorent les mesures à prendre contre seulement 26% qui ont pris connaissance de ces précautions. Néanmoins, seule une minorité de 4% se déclare suffisamment armée pour se protéger contre le virus, alors que 47% de l¹échantillon connaissent très peu de choses sur la maladie. 42% se disent informés mais pas suffisamment pour prendre les décisions nécessaires afin de protéger leur famille. 63% ont affiché leur inquiétude quant au risque de voir la famille touchée.
Parmi les principales causes de contamination deux sont soupçonnées à savoir : la vie à proximité d¹oiseaux vifs (62%) et le contact des humains qui ont contracté la maladie (56%). En effet, plus de 53% des répondants n¹ont pas pu se prononcer sur la possibilité de contamination du Maroc par la grippe aviaire. 34% considèrent que ce risque diminuera et 8% pensent qu¹il augmentera.
Si plus de 93% ont entendu parler d¹oiseaux morts dans la région du Maghreb, au Maroc ils ne sont que 48%. Ceux qui croient que les cas de morts d¹oiseaux au Maroc sont dus à la grippe aviaire représentent 39% contre 16% qui jugent que ces informations ne sont pas véridiques et 45% ne savent pas.
41% croient à la mort des personnes
au Maroc suite au virus H5N1
Aussi, 41% des sondés croient que les informations sur la mort des personnes au Maroc suite à une infection par le virus H5N1 sont vraies et 18% seulement estiment que non.
Interrogées sur les modes de transmission de la maladie, 68% pensent qu¹il n¹a y a pas de risque en manipulant le poulet non cuit. 83% jugent que le fait de cuir le poulet tue le virus. 48% considèrent que la maladie ne se transmet pas d¹homme à homme et 80% estiment que le virus est rapidement transmissible entre volailles.
Par ailleurs, 68% de l¹échantillon sont d¹accord sur le fait que la consommation et la manipulation du poulet cuit ne présente aucun risque. 60% partagent l¹idée selon laquelle les officiels et les fonctionnaires contrôlent suffisamment les producteurs de poulet. 41% s¹opposent à toute consommation du poulet jusqu¹à ce que la menace soit écartée.
Pour la majorité des interviewés (60%) la consommation du poulet ne présente aucun risque sur la santé contre 25%.
Pas de grands effets sur les habitudes
d¹achat et de consommation de poulet
Selon les résultats de l¹enquête, l¹apparition de la grippe aviaire n¹a pas eu un grand effet sur les habitudes de consommation de poulet chez les ménages. Autre conclusion, il y a autant de personnes qui ont réduit leur consommation de poulet (39%) que ceux qui l¹ont augmenté (40%).
Selon les régions retenues dans le cadre de l¹enquête, c¹est le Sud (49%) et le Centre (42%) qui ont le plus connu la baisse de consommation du poulet durant les derniers mois. Ce pourcentage est de 36% et 32.5% respectivement pour l¹Atlantique et le Nord.
Concernant la dinde, la tendance à la baisse est plus importante que pour le poulet.
Pour les ¦ufs, la baisse de la consommation est moins forte.
La baisse de la consommation du poulet selon le sexe, laisse apparaître un taux moins important chez les femmes (42%) que chez les hommes (35%). Selon l¹âge, la fourchette allant de 25 à 34 ans et celle allant de 35 à 44 ans à le moins consommer le poulet, soit respectivement 28% et 22%.
82% par l¹achat du poulet vif abattu sur place
La peur d¹être affectée par la grippe aviaire inquiète sérieusement plus de 66% de l¹échantillon contre 47% moins inquiets et 16% non inquiets du tout.
En réponse à la question que voulez-vous savoir pour être rassuré sur la consommation du poulet, 18.6% optent pour le renforcement des contrôles, 14.4% réclament l¹information sur l¹existence ou non de la maladie et 8% pour le contrôle des points de vente et des produits alimentaires.
Sur le volet des habitudes de consommation et d¹achat du poulet, l¹enquête révèle que l¹achat du poulet vif abattu sur place est la méthode d¹achat la plus répandue soit 82%. La fréquence d¹achat est de 2 à 4 fois par mois pour 57% des personnes interrogées avec toutefois un maximum de 2 poulets par achat (86%).
Selon les résultats du sondage, l¹achat du poulet reste fortement motivé par son prix économique (70%). Le goût et la disponibilité arrivent en seconde place soit 13% et 12%.
Aussi, les 2/3 des répondants déclarent faire cuire surtout en tajine (70%) le poulet après réfrigération. L¹attrait pour le poulet emballé vendu dans les supermarchés reste encore très faible. 87% de l¹échantillon ne l¹on jamais consommé.
Fairouz El Mouden
Les 7 pays arabes enquêtés
L¹enquête a été réalisée auprès de 807 personnes interrogées en face de leur domicile. L¹échantillon représentatif construit selon la méthode des quotas par application des critères de l¹âge, sexe, milieu de résidence et région.
L¹enquête a été lancée dans sept pays arabes suite aux recommandations des deux séminaires organisés en Egypte et en Tunisie. Parmi ces pays, on cite l¹Algérie, l¹Egypte, la Jordanie, l¹Irak, la Tunisie et le Maroc.