Un projet de loi relative à l’emploi de mineurs en tant que bonnes est en phase d’élaboration. Le département du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle s’y penche actuellement. Une mesure susceptible de protéger cette couche vulnérable contre les abus si elle est rigoureusement appliquée.
Des fillettes âgées de 12 ans, voire moins, travaillent comme bonnes à tout faire dans des conditions déplorables. Les nouvelles dispositions du code de travail (65/99) interdisent de faire travailler des enfants de moins de 15 ans. Elles interdisent également l’exercice des métiers à risque par des enfants de moins de dix huit ans. Mieux encore, les dispositions du Code pénal ont été également adaptées à celles du Code de travail pour une meilleure applicabilité des textes.
Certes, les statistiques pour appuyer les faits font défaut. Mais il n’en demeure pas moins que nombreuses sont les petites filles qui quittent le giron familial pour travailler en tant que bonnes. Issues de la campagne, elles ont entre sept et quinze ans. Leurs parents ont été contraints d’interrompre leur scolarité pour les aider à subvenir aux besoins de toute la famille.
Via un intermédiaire (courtier des bonnes), le père livre la petite fille aux plus offrants sans se soucier le moins du monde, par la suite, du traitement que les employeurs lui réservent. Les petites infortunées sont, dès lors, placées dans des environnements qui leur sont complètement étrangers. Et c’est rare qu’elles arrivent à s’y adapter. Elles travaillent sans répit, sont ridiculisées à longueur de journée, insultées, violentées. Pour comble, il arrive qu’elles soient victimes de viol.
On en trouve presque dans toutes les maisons, sans que cela ne représente un signe de richesse. Car ce n’est certainement pas le coût de leurs services qui va ruiner le budget des employeurs. Les moins scrupuleux ne se posent même pas la question. Les rémunérer n’est pas une de leurs priorités.
Leurs sous, c’est généralement, les pères qui les encaissent à leur place. « Elles sont logées, nourries, que peuvent-elles demander de plus » arguent souvent et ces derniers et les employeurs qui leur interdisent de réclamer quoi que ce soit.
L’année dernière, le département du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, soutenu par des organisations internationales, a pu aider plus de 1.300 enfants employés de façon illégale à améliorer les conditions de travail de plus de 2500 chérubins. 2000 enfants ont repris leurs études. Alors que d’autres ont pu suivre des formations dans des établissements de formation. L’organisation des campagnes de sensibilisation sur le travail des enfants soutient, à coup sûr, les mesures juridiques prises. Le contrôle de l’application pour éviter les dérapages réprimés par des amendes et l’emprisonnement en cas de récidive a également été prévu.
Mais qu’en est-il des nombreuses petites enfermées et subissant des sévisses intenables. Seront-elles sauvées par ces dispositions ? Ou resteront-elles sous la coupe de leurs sadiques maîtresses et n’auront que leurs yeux pour pleurer ?
S.A